par Oghan » 06 juil. 2017, 13:06
Extrait d'une interview d'Anaïs Maugard, docteur en psychologie :
Q :
Que penser de la théorie selon laquelle le développement des capacités cognitives de l'homme se serait fait aux dépens de sa capacité à mémoriser précisément les informations et à penser de manière stratégique ?
A.M. : La capacité à mémoriser précisément des informations et la capacité à penser de manière stratégique sont deux choses très différentes. Et il est évident que l’homme possède ces deux compétences. Cependant, notre cognition est complètement façonnée par le langage, ce qui induit parfois des coûts de traitement important. Par exemple, lorsqu’on demande à un humain de mémoriser une suite de chiffres répartie sur un écran, il prendra le temps de les regarder un par un, puis les répètera dans sa tête jusqu’à ce qu’il doive les restituer. Les chimpanzés entraînés à résoudre ce type de tâche développent une tout autre stratégie, et ont plutôt tendance à mémoriser une sorte de photographie des chiffres, sans y attribuer un sens numérique. Il en résulte que l’humain sera plus long à restituer la suite de chiffres que le chimpanzé. Cependant, il faut garder en tête que les humains ayant fait ce type d’expérience ne sont pas aussi experts que des chimpanzés spécifiquement entraînés dans cette tâche, ce qui rend la comparaison difficile… Concernant la capacité à penser de manière stratégique, le langage confère à l’homme le pouvoir de s’extraire d’une situation pour l’analyser et imaginer la meilleure attitude à adopter. De plus, nous possédons une conscience aiguë des autres avec un degré d’empathie inégalé. On ne peut pas imaginer de meilleurs outils cognitifs pour penser de manière stratégique.
Oui, sauf qu'en ce qui concerne la suite de symboles nous opérons de la même manière qu'avec des chiffres, nous répétons leur ordre dans notre tête. La différence est que nous ne les nommons pas mentalement, ce qui est similaire au fait de ne pas attribuer de sens numérique aux chiffres. La question reste ouverte : pourquoi sommes-nous incapables de "mémoriser une sorte de photographie", même avec de l'entraînement ?
Extrait d'une interview d'Anaïs Maugard, docteur en psychologie :
Q : [i]Que penser de la théorie selon laquelle le développement des capacités cognitives de l'homme se serait fait aux dépens de sa capacité à mémoriser précisément les informations et à penser de manière stratégique ?[/i]
A.M. : La capacité à mémoriser précisément des informations et la capacité à penser de manière stratégique sont deux choses très différentes. Et il est évident que l’homme possède ces deux compétences. Cependant, notre cognition est complètement façonnée par le langage, ce qui induit parfois des coûts de traitement important. Par exemple, lorsqu’on demande à un humain de mémoriser une suite de chiffres répartie sur un écran, il prendra le temps de les regarder un par un, puis les répètera dans sa tête jusqu’à ce qu’il doive les restituer. Les chimpanzés entraînés à résoudre ce type de tâche développent une tout autre stratégie, et ont plutôt tendance à mémoriser une sorte de photographie des chiffres, sans y attribuer un sens numérique. Il en résulte que l’humain sera plus long à restituer la suite de chiffres que le chimpanzé. Cependant, il faut garder en tête que les humains ayant fait ce type d’expérience ne sont pas aussi experts que des chimpanzés spécifiquement entraînés dans cette tâche, ce qui rend la comparaison difficile… Concernant la capacité à penser de manière stratégique, le langage confère à l’homme le pouvoir de s’extraire d’une situation pour l’analyser et imaginer la meilleure attitude à adopter. De plus, nous possédons une conscience aiguë des autres avec un degré d’empathie inégalé. On ne peut pas imaginer de meilleurs outils cognitifs pour penser de manière stratégique.
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Oui, sauf qu'en ce qui concerne la suite de symboles nous opérons de la même manière qu'avec des chiffres, nous répétons leur ordre dans notre tête. La différence est que nous ne les nommons pas mentalement, ce qui est similaire au fait de ne pas attribuer de sens numérique aux chiffres. La question reste ouverte : pourquoi sommes-nous incapables de "mémoriser une sorte de photographie", même avec de l'entraînement ?