Spiritualité vs religion

Mais que faisons-nous sur cette planète ?
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Oghan
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#1

02 juin 2017, 18:55

Je me propose de répondre au résumé que son auteur fait lui-même de cet article intitulé "Qu'est-ce que la spiritualité ?", tout comme je l'ai fait à l'argumentaire des contradicteurs de l'ufologie, puisque aucune des deux pages ne permet d'ajouter un commentaire. Ici, l'auteur commet l'erreur très répandue de confondre spiritualité et religion.
Sylvain Poirier a écrit :[La spiritualité] est une imposture, et voici ma profession de non-spiritualité ou d'anti-spiritualité méthodologique. Il ne s'agit nullement de contredire au niveau des axiomes de base l'existence du surnaturel, de l'immatérialité et de l'immortalité de l'âme et des univers spirituels, qui sont une toute autre affaire qui ne nous concerne pas ici.
Je ne vois pas comment on peut parler de spiritualité si on commence par écarter tout ce qui la fonde ! Le mot spiritualité désigne un domaine de la connaissance qui par définition échappe au champ d'investigation de la raison. L'évoquer présuppose qu'on s'entende sur l'existence potentielle d'une dimension dont les sens ne peuvent rendre compte et que la conscience ne peut percevoir ; si on n'en tient pas compte, parce que ce serait "une tout autre affaire", alors l'article concerne de toute évidence la religion, qui elle est le produit de la raison et a de ce fait peu en commun avec la spiritualité.
Sylvain Poirier a écrit :Mais d'analyser les erreurs des démarches et idées générales dites « spirituelles » (autrement dit, tout l'Esprit de Spiritualité qui traverse la plupart des enseignements « spirituels » particuliers jusqu'à imprégner toute la mentalité dominante du monde actuel) [...]
"enseignements qui imprègnent la mentalité dominante" désigne bien une doctrine religieuse, le catholicisme par exemple, ce que n'est pas la spiritualité.
Sylvain Poirier a écrit :[...] par leurs travers méthodologiques, l'ignorance et les dégâts collatéraux pratiques, relationnels et sociaux où ils ont tendance à conduire apparemment systématiquement ceux qui s'y essaient au cours de leur vie humaine. [...]
Ce type de propos instille dans l'esprit du lecteur l'idée que la spiritualité est dangereuse, alors que ce sont les religions qui à juste titre sont visées.
Sylvain Poirier a écrit :Face à ces constats je ne peux que conclure à la supériorité absolue de la raison sur ce qui prétend la dépasser en matière de recherche de la vérité quel qu'en soit l'objet.
Force est d'admettre qu'on ne peut pas faire usage de la raison à propos de ce qu'on ne connaît pas, et la dimension spirituelle demeure inconnue de la plupart des gens, parce qu'elle n'appartient pas au mental, le siège de la pensée, mais à ce qui lui préexiste.

Une manière simple de saisir la distinction entre pensée et conscience est de comprendre ce qui se passe lorsqu'on est plongé dans l'état de sommeil profond, ou sous anesthésie générale : le monde et nous-même cessons d'exister, alors même que l'activité cérébrale se poursuit ; mais comme "personne n'est là" pour prendre conscience des mouvements de la pensée il n'y a plus de "moi". Il est donc nécessaire que la conscience préexiste à la pensée pour pouvoir dire "je pense", et ceci se produit au réveil, qui n'est autre que le moment où la conscience réapparaît. Les spiritualités orientales ainsi que la "nouvelle spiritualité" occidentale, qui ne reconnaissent aucun Dieu, mettent l'accent sur le développement de la conscience, par la maîtrise du mental, jusqu'au point où elle perçoit son appartenance à la dimension spirituelle, c'est-à-dire sa non-appartenance à la dimension physique, matérielle. Aucun raisonnement ne permet d'atteindre cet état de conscience, parce que l'identification que nous faisons de nous-même à notre pensée est précisément ce qui empêche cette réalité de devenir perceptible. Dit autrement, la Réalité (ou réalité spirituelle) n'est pas accessible à un esprit qui ne considère comme réel que ce qui est construit par sa pensée.

Et c'est ce qui s'est passé avec les religions. Leurs fondateurs ont tenté de comprendre intellectuellement l'enseignement de ceux qui avaient atteint l'état de conscience en question, comme Jésus. Ils ont transformé ce qui échappe au raisonnement en une doctrine faite de croyances, de dogmes, de rites et de pratiques, c'est-à-dire en un ensemble de concepts dont l'intellect pouvait se saisir mais qui n'avait plus aucun lien avec l'enseignement sur lequel ils se fondaient. La bien nommée théologie, ou science de Dieu, relève donc des mêmes processus intellectuels que toute autre science, à cette différence près qu'elle a remplacé la méthode scientifique par un système de croyances qui selon elle tient lieu de preuve.

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